Du Conseil de défense de l'Empire au Comité national français - Dernières lettres d'Afrique et du Levant - forum "Livres de guerre"
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Dernières lettres d'Afrique et du Levant / François Garbit

En réponse à -2
-1J'me comprends de plus en plus de Jacques Ghémard

Du Conseil de défense de l'Empire au Comité national français de Jacques Ghémard le lundi 20 septembre 2004 à 16h03

Page 177 et suivantes de "Catroux" par Henri Lerner

Ou n'importe quelle espionne un peu affutée pourrait voir que les généraux de la France Libre et plus particulièrement Catroux, n'étaient pas des pions !

Toute son activité s'était inscrite dans le cadre des prérogatives dévolues au Conseil de défense de l'Empire, que de Gaulle avait créé en octobre 1940 afin de sauvegarder l'unité impériale et soustraire les territoires coloniaux à l'autorité de Vichy.

Cette institution regroupait autour de De Gaulle neuf membres nommés, qui furent l'amiral Muselier, René Cassin, les gouverneurs Sautot et Eboué, le médecin général Sicé, l'amiral d'Argenlieu et les généraux Larminat, Catroux et Leclerc. Toutefois, elle ne semble pas avoir joué de rôle appréciable parmi les rouages administratifs de la France libre. Le Conseil ne s'est jamais réuni autour d'une table, mais ses membres, dispersés aux quatre coins de la terre, furent régulièrement consultés et leurs délibérations mises en forme par René Cassin, seul membre fixé en permanence à Londres, qui en assura le secrétariat. Sous le couvert de cet organisme, Catroux fut ainsi associé à l'élaboration de la politique coloniale de la France libre, et put s'en réclamer lorsqu'il s'efforça, sans grand succès, de prendre contact avec les généraux restés fidèles à Vichy, ses collègues, ses égaux ou ses supérieurs en charge de grands commandements, pour les rallier au gaullisme.

La liberté d'action qui lui était dévolue lui permettait toutefois d'agir sans consulter le Conseil, comme il le fit en novembre 1940 en s'adressant au général Weygand pour lui demander de remettre au combat les forces placées sous ses ordres en Afrique du Nord. Cette perspective lui paraissait d'autant plus séduisante qu'elle eût permis de réaliser la liquidation définitive des positions de l'Italie prise en tenaille en Libye et d'assurer la rentrée en guerre de la France par la grande porte. Nonobstant son antipathie personnelle pour Weygand, il crut devoir, en novembre 1940, sans consulter de Gaulle mais avec l'assentiment des Anglais, lui envoyer un émissaire du nom de Lancelot, recruté dans le personnel de la Compagnie du canal de Suez. Ce dernier put rencontrer les commandants Gasser et Navarre, auxquels il laissa entendre que, Si Weygand se décidait à reprendre le combat, toute la France Libre se rangerait dernère lui, proposition qui, si elle avait été suivie d'effet, aurait pu remettre en cause la primauté de De Gaulle. Weygand repoussa ses avances et se contenta d'éconduire l'émissaire de Catroux en termes presque corrects, mais lorsqu'il reçut plus tard en février 1941 un message similaire de De Gaulle, rédigé en termes il est vrai beaucoup plus abrupts, il réagit furieusement et se déclara résolu à faire fusiller tout envoyé gaulliste. Par la suite, Catroux jugea sévèrement le comportement de Weygand qui avait manqué son heure en faisant payer à la France les frais de son erreur.

De cet échec il s'empressa de tirer la leçon et fut désormais convaincu qu'il n'y avait plus rien à attendre de Vichy, de sorte qu'il se montra intransigeant lorsque de Gaulle soumit au ConseiL, le 24 janvier 1941, le problème de l'attitude à adopter à l'égard du maréchal Pétain, au cas où ce dernier, désireux de se racheter, déciderait éventuellement de reprendre le combat. Tout en admettant qu'une certaine indulgence pouvait être de mise, il lui parut que cette éventualité n'était guère probable et, de tous les membres du Conseil, il se montra le plus déterminé à insister sur l'obligation impérative d'abroger au préalable toutes les mesures inspirées de l'esprit de la Révolution nationale qui blessaient sa philosophie républicaine.

Il afficha la même résolution, contre de Gaulle lui-même, lorsque le Conseil prit connaissance de l'affaire de Somalie en février 1941, qui donna lieu à un sérieux malentendu entre les deux généraux. De Gaulle, qui avait préparé en décembre 1940 un plan d'opérations destiné à réduire Djibouti, voulut alors confier au général Legentilhomme le commandement des effectifs français en Ethiopie, où il se proposait de le rejoindre deux mois plus tard. Devant cette atteinte à ses prérogatives, Catroux réagit avec vigueur dans un style qui évoque les incartades de l'amiral Muselier. Froissé de n'avoir pas été consulté et jugeant de surcroît ce plan irréaliste, il offrit sa démission et menaça de se retirer de la France libre tout en s'affirmant résolu à se mettre à la disposition de l'Angleterre, en termes que de Gaulle ne dut guère apprécier. Mais Catroux n'était pas Muselier, et de Gaulle le savait si bien qu'il veilla désormais à respecter ses attributions. Leur désaccord persista par la suite, au point que Catroux fit encore connaître au Conseil quelques mois plus tard, en mai 1941, son opposition à toute tentative de blocus de Djibouti.

Le Conseil eut également à se pencher, le 3 mars 1941, sur les chances et les inconvénients d'une intervention militaire éventuelle au Levant. Cette fois-ci, Catroux se rangea aux vues de De Gaulle et se prononça fermement pour l'intervention, quelles qu'en fussent les conséquences. Comme lui, il redoutait de voir une intervention exclusive de l'Angleterre aboutir au succès de la vieille politique du royaume arabe ; aussi une participation de la France Libre s'imposait-elle pour conjurer son éviction totale. Tous deux purent alors compter sur l'appui du gouverneur Eboué et de l'amiral Muselier, mais ils se heurtèrent à l'opposition des généraux Leclerc et Larminat qui, redoutant avant tout une guerre fratncide, soutinrent un avis contraire.

La création du Comité national français, en septembre 1941, modifia sensiblement l'organisation des services centraux de la France Libre au détriment du Conseil dont l'activité fut dès lors sensiblement ralentie. De Gaulle appela alors Catroux à siéger dans cette nouvelle organisation gouvernementale à titre de commissaire sans portefeuille strictement défini, mais son éloignement de Londres rend compte d'une activité probablement limitée. En revanche, il eut encore à se prononcer, en qualité de membre du Conseil, lorsque l'affaire de Madagascar donna lieu, en juin 1942, à l'une des dernières manifestations de ce Conseil avant sa mise en sommeil. A cette occasion, Catroux se prononça pour une politique de conciliation avec l'Angleterre, inopinément intervenue dans la grande île sans consulter la France Libre, et contre de Gaulle qui envisageait de couper les ponts en évoquant la perspective d'un repli en A.E.F

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