Bonjour.
Le General Juin dans un commentaire sur la decision d'accorder la priorite aux operations de France indiquait:
"Il est regrettable qu'une strategie trop rigide ait rendu la victoire de Rome quasi inutile et nous ait empeches, nous Francais, d'atteindre la France au plus vite et au plus court.
Fait rare dans l'histoire, on aura vu une direction de guerre decider de sang froid que la victoire ne serait pas exploitee et permettre deliberement que deux armees ennemies qu'elle tenait a sa merci s'echappent et se reconstituent.
Apres Rome les armees alliees d'Italie ont eu bras et jambes coupes par l'hypothese qu'on a immediatement fait peser sur elles. Les volontes ont ete suspendues et le moral des uns et des autres s'en est ressenti.
Alors qu'il apparaissait possible d'achever la destruction de deux armees ennemies, de franchir l'Apennin sans coup ferir, de s'ouvrir Genes par voie de terre et d'investir les Alpes que les Allemands n'auraient peut etre meme pas songe a defendre avec les forces actives du maquis sur leurs arrieres , voici que l'on va s'arreter de force devant l'Apennin et procurer a l'ennemi les moyens de s'opposer-grace aux economies qu'il peut maintenant realiser-a l'operation difficile que l'on entend faire a cote.
On reste confondu devant une telle decision qui ne peut s'expliquer que par une meconnaissance des theatres d'operations europeens.
L'histoire jugera, et elle ne jugera pas sans ironie, en deplorant que le bon sens Francais n'ait pu se faire entendre au conseil inter-allie."
Cordialement,
Ralph de Butler. |