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Gilbert Renault fut un drôle de ... paroissien! précisait René dans une conversation internautique entre complices de LdG. Et d'ajouter "Avant septembre 39, c'est un croyant farouche et royaliste (Maurras encore...) que l'on dirait aujourd'hui intégriste, tendance du (défunt) Mgr Lefebvre et ses allumés qui lancèrent des croisades médiatiques pour la messe en latin et la défense de l'Occident chrétien, enfin catholique.
Dès juin 40, il veut immédiatement et absolument faire quelque chose; il prend alors rapidement ses distances - contrairement à un Frenay ou à un Bénouville - avec les thèses de Vichy,Pétain et la Révolution nationale. (il y conservera des contacts au 2e bureau, entre autres.)
Avec un courage insensé (il est père de famille) et un culot monstre, il organise ce qui sera le premier grand réseau de renseignement (Confrérie Notre-Dame) et est adoubé par de Gaulle et le BCRA(M) qui voient en lui un complice rare. C'est lui qui fera le lien, à sa propre initiative entre les communistes clandestins après juin 1941 et la France libre. Il met en quelque sorte ses convictions socio-politiques entre parenthèses jusqu'à la fin du conflit et privilégie le patriotisme contre le nazisme qu'il perçoit comme une incarnation du mal. Après la guerre, l'épuration et le retrait de de Gaulle, il va se faire comme aspirer par d'ex-vichystes et autres maurrassiens qui refont surface dans les années 1948-1950."
Ces réflexions de René ont puisé leur source dans la biographie de Gilbert Renault (Remy) par Guy Perrier. Bientôt sur Livres de guerre ?

Pour éclairer et comprendre la surprenante personnalité du colonel Remy, un autre ouvrage pourrait rejoindre celui de Guy Perrier: "Dans l'ombre du Maréchal" (Les Presses de la Cité, 1971) signé par Remy lui-même. Il s'agit de l'autobiographie de son parcours "politique" et "idéologique". Remy ne cache pas son attachement à l'ordre "national-chrétien" d'inspiration maurrassienne. Déjà avant la guerre, alors qu'il séjourne à Madrid, il se lie au maréchal Pétain, l'ambassadeur de France auprès de Franco dont l'un et l'autre louent les "talents" de Caudillo. Plus tard, après la guerre, Remy noue des liens personnels avec Maxime Weygand, Eddy Bauer et bien d'autres qui ont en commun de partager des liens d'amitié avec le Portugais Salazar. Rien d'anormal, dira-t-on, si ce n'est qu'ils vouent tous une fervente admiration pour un régime pour le moins autoritaire. Nonobstant ces dérives ultra-droitières, le récit est honnête et devrait bientôt figurer au catalogue de LdG.

Bien cordialement,
Francis.