Bonsoir,
Si je résume un peu brutalement la situation politique à Alger fin 1942 :
- les Américains avançaient les meilleures raisons pragmatiques du monde pour ne pas se mêler des affaires intérieures françaises et donc ne pas toucher aux lois héritées de Vichy; ils prétendaient ne vouloir jouer qu'une carte "strictement militaire".
- Les "pétaino-darlanistes" - divisés en dizaines de factions et complots mûs par des haines inexpiables et des égos demesurés - défendaient les "acquis" maurrassiens de la Révolution nationale en Afrique du Nord sans le maréchal tout en agissant en son nom.
- Et les giraudistes, tout en se défendant , bien sûr, de faire de la politique, se revendiquaient eux aussi de l'héritage de Pétain sans Péatin... (Pour Giraud les Juifs devaient rester à la boutique, les Arabes aux champs, les gaullistes et les communistes en camps, et la Révolution nationale sera bien gardée !)
Et pendant ce temps, une partie des jeunes militants qui s'étaient engagés pour paralyser Alger la nuit du débarquement anglo-américain croupissaient dans les confins sahariens et les lois raciales étaient toujours en vigueur sur les territoires d'Afrique de Nord...
Pour ce petit monde pétainiste, les gaullistes (et amalgamés), on le comprend, devaient passer pour d'affreux progressistes, voire même de dangereux crypto-communistes en annonçant vouloir "simplement" rétablir la légalité républicaine !
Cordialement,
RC |